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RechercherDerniers commentairesmerci pour le concert d'hier soir à aix en othe, ainsi que pour les dédicaces ( du riff hifi chez les rockeurs
Par RICHIER Philippe, le 07.07.2024
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Par Via romance, le 08.04.2021
mon ami d'enfance. les jeux d'indiens, il était "bison noir", et moi "biche agile".
la forêt, ses grands arbr
Par Anonyme, le 21.11.2020
j' ai connu les 5 !
Par Anonyme, le 24.07.2020
merci mon ami, amour.
Par Stéphane Hervé, le 24.07.2020
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Date de création : 04.04.2011
Dernière mise à jour :
20.10.2022
514 articles
Mercredi 15 Février
Chalautre la Grande, le village étalon en matière de taille de ville. C’est avec mon frère Patrick, que nous avons établi cette unité de valeur. Pour déterminer le nombre d'habitants d'une ville, il faut juste se poser cette question : Est ce plus grand ou plus petit que Chalautre ?
Chalautre est à 100 bornes de Paris, en Seine-et-Marne, entre Provins et Nogent/Seine. Nous habitions encore Villeneuve-la-Garenne quand nous allions là-bas ; je serai encore capable de faire la route les yeux fermés. La nationale 4 et la 19 sont les 2 routes qui mènent vers l’Est de la France donc vers Chalautre ; Nous traversions Vincennes, Champigny, puis nous grimpions et passions à Pontault-Combault, allions sur Gretz, Tournan avec leurs signes distinctifs comme un aérodrome et 2 stations services perdues dans une pampa qui ne doit plus exister avec cette démographie galopante. La suite, elle se gagne dans les anecdotes et faits de vie qui ont jalonné mon existence dans la maison de campagne de mes grands-parents. D’ailleurs à ce sujet, nous avons arrêté d’aller à Chalautre car Georges mon grand-père est décédé. Il était presque le seul à l’entretenir et sans lui, ce n’était plus possible.
Chalautre était une belle maison constituée d’un salon, salle à manger et de 5 chambres. La mienne était située en haut des escaliers à, droite ; elle avait un dessus de lit rouge à dessin. À Chalautre, on rentrait par un grand portail marron terre de Sienne, qu’il fallait sans cesse, dérouiller et repeindre. De chaque côté de celui-ci, des rangées de thuyas le bordaient ; c’était souvent mon père flanqué de mon frère et moi, qui les taillions. La cour était pleine de gravier et l’on pouvait garer les voitures dans les 2 granges situées au fond, avant que la grande, par ailleurs, ne s’écroule, par un orage plus violent que d’accoutumer. Comme mon grand-père estima qu’il ne servait à rien de dépenser une fortune en réparation, celle-ci ne servait plus qu’à empiler le bois. Dans l’autre, il garait sa Renault 6 et elle servait aussi d’atelier grâce à son bel établi en bois. Dans cette cour, il y avait une petite maison que l’on aurait pu aménager et qui aurait fait un formidable appartement ; elle ne servait qu’à ranger des outils et autres schmates*. Juste à côté, il y avait la cave. Évidemment, j’étais petit donc j’avais un peu peur d’y aller. À part du vin, cette cave était pourvue d’un souterrain bouché et l’on s’imaginait que le sol du village était un immense gruyère ou des labyrinthes sans fin, devaient le parcourir. Au-dessus de la cour, il y avait des arbres fruitiers : quelques pruniers à prunes blanches et noires et un mirabellier. Ces fruits servaient aux confitures de ma grand-mère et à la gnôle de mon grand-père. À peu près chaque année, un distillateur venait fabriquer une vingtaine de bouteilles d’un breuvage qui restera à jamais gravé dans ma mémoire gustative. Plus loin, dans la plus grande partie du jardin, ils s’étaient activés à faire pousser un gazon assez conséquent puisqu’il devait couvrir une surface de 1000 m/carré, habité par un formidable verger avec un figuier, un reine-claudier, des pommiers, des poiriers, 2 cerisiers à cerise anglaise et une vigne. Ces fruits étaient rarement consommés en corbeille, mais plutôt en confiture, compote ou clafoutis et pâtisseries. C’était Anna, ma grand-mère qui s’y collait, elle qui a toujours était un fin cordon-bleu.
À Chalautre, nos voisins les plus proches étaient les Hugo. Lui était cordonnier. Il avait un fils Rémy l’âge de mon frère Patrick donc son pote de vacances. Moi, j’avais des copains dans le village disséminés à ces quatre coins, mais je n’arrive plus à remettre ni un visage, ni un nom sur eux. Je ne me souviens que des adultes, comme le maréchal-ferrant, ou bien les Armand, et même cette épicerie assez vétuste où l’on achetait nos limonades et autres Fanta.
Mon frère avait un vélo de courses bleu à vitesse. Un jour, il m’obligea à monter avec lui dessus. Je m’exécutais à contrecœur. Nous étions sur la place de l’église quand il entama une petite descente d’où, apeuré, je sautais de la bicyclette. Résultat : je tombais très mal et me cassais le radius et le cubitus de mon bras droit. On m’entendit hurler de douleur dans tout le village.
La dernière fois que je suis allé à Chalautre, accompagnant ma grand-mère qui ne reconnaissait rien, ni personne, nous avons constaté avec effroi, que d’un certain point de vue, dans le village, on pouvait apercevoir la centrale nucléaire construite à Nogent-sur-Seine. J’imagine que dans cette ville où nous nous baignions dans la Seine, où nous pêchions quelques fritures, c’est devenu impensable.
J’imagine que le jour de l’Apocalypse, la centrale va participer à la fin du monde. Elle fera péter tout Chalautre, et on n’aura même pas les yeux pour pleurer, vu qu’on en aura plus.
* Des trucs qu’on garde et qui ne servent à rien.