Autobiodégradable

Kd’air & Schultz sont dans un bateau…

… Ouf, il ne navigue pas sur le Styx. Comment pouvait-il en être autrement ? Kd’air nanti de son sourire perpétuel inondant son visage au pouvoir de calmer en un instant les esprits échauffés. Schultz, grand gaillard bourru et lorrain, guitariste de blues hors pair à la voix éraillée. Les 2 ont filé à l’Anglaise (je précise sans tonkinoise), sans que l’on ne comprenne encore comment était-ce possible qu’on puisse disparaître sans même claquer des doigts.

Kd’air nous a quitté à Saint-Étienne. Loin de nos yeux, mais proche de son cœur. Il était Stéphanois d’origine.

Schultz (on fera éternellement une faute à l’écriture de son pseudo) est parti à Montreuil. 500 m à vol d’oiseau de chez moi. À peine 100 m de l’endroit où je me trouvais quand il a joué la fille de l’erre…

Kd’air Mardi et Schultz jeudi. Ça fait beaucoup en une semaine. D’autant plus qu’ils se connaissaient ses 2 zoziaux là. P’tête à cause de nous quand on faisait le bal de l’Élysée-Montmartre et que Schultz était un de nos z’invités récurrents pour faire le guitare héros, pendant que Kd’air faisait l’invité permanent de nos loges (c’n’est pas pour rien que son autre surnom c’est Kd’air Backstage) et cela pendant 15 ans, à raison de 2 fois par mois. Tu fais l’calcul !!???

Kd’air, on aura pas plus lui dire un vrai au revoir. De Saint-Étienne, il s’est envolé pour l’Algérie, au bled, comme on dit.

Quand à Schultz, ça se passait hier, au funérarium du Père Lachaise, devenu depuis quelques années, un de mes rendez-vous trimestriel, le presque* tout monde du rock dit alternatif et indépendant était présent. Une espèce de grande famille recomposée qui s’est enviée, s’est contestée, s’est détestée, s’est regardée, s’est appréciée, pour finalement, au bout du conte, parce que, c’est pas pour dire, après toutes ses années, a fini par s’aimer, par, entre autres, le fait de se retrouver, un peu comme des cons, comme témoin du voyage où on ne revient jamais. Malgré tout, on a mis de l’eau dans le vin (sacrilège !), la même dans le moulin et qu’avec les années, on s’est tous plus ou moins bonifiés.

Bon, y’a eu comme un malaise quand le préposé à la cérémonie nous a parlé d’un certain Roger. Roger ? Je suis sûr que les ¾ de la salle ne connaissait pas son vrai blase au père Schultz. Heureusement, qu’il n’a pas dit Roger Fritsch. Là, ça aurait été la totale ! En tout cas, ça a foutu un malaise parce que le mot Schultz n’avait pas été prononcé ; tout juste si on ne pensait pas enterrer quelqu’un d’autre… Alors, je me suis permis, dans une pitite intervention, de rétablir la vérité. Alors, on l’a applaudit à tout rompre parce que : Chapeau l’artiste ! On aurait aimé que tu continues à creuser tes « micros » sillons.

Quand à Kd’air qui s’appelait pour de la vraie : Abdelkader Berkoun (qui le savait d’ailleurs ?), il m’a semblé le voir, tel l’ange gardien, dans la foule d’hier.

Et pi, comme c’était prévu depuis 2 mois (cadeau à ma compagne oblige), le soir, je suis aller voir la Traviata à l’Opéra Bastille. C’était magnifique. Dans cette longue soirée, où l’on peut laisser vaquer son imagination, je me suis vu entouré de Kd’air et Schultz. Oui ! Oui ! Moi, Kd’air et Schultz à l’Opéra. Putain ! Ça m’a fait un bien fou de les sentir autour de moi.

* Y’a des empêchements qu’on comprend et quelques brebis galeuses dans c’troupeau ma Bonne Dame !